TECHNIQUES POUR FAIRE DES RÊVES LUCIDES
1 - Dans un ouvrage intitulé "Exploring the world of lucid dreaming", Stephen Laberge détaille une méthode pour parvenir à se réveiller dans son rêve et même à contrôler certains aspects. Se demander fréquemment si l'on est en train de rêver pendant la journée jusqu'à ce que cela devienne un réflexe peut par exemple aider à se rendre compte que l'on rêve pendant le sommeil. Il conseille aussi de perturber volontairement son cycle de sommeil. Ces méthodes requièrent d'avoir d'abord développé la faculté de bien se rappeler ses rêves. Elles visent à rendre le sujet conscient qu'il rêve à l'intérieur du rêve en cours.
2 - D'autres méthodes privilégient l'autosuggestion, une des plus connues étant la méthode MILD (Mnemonic Induction of Lucid Dreams) développée par Stephen Laberge. La méthode fait appel à la mémoire prospective, c'est-à-dire la capacité à se souvenir d'effectuer certaines actions dans le futur. Elle associe un réveil matinal suivi d'une veille d'environ 45 minutes et, avant de s'endormir, une visualisation et une autosuggestion ayant pour but de se souvenir de prendre conscience dans le prochain rêve.
3 - Une autre méthode s'appuie sur l'examen de l'état de conscience. Elle vise à exercer durant la journée une faculté critique touchant la conscience de soi et l'environnement. Pour ce faire, le sujet met en doute la réalité de son environnement et effectue des tests de réalité.
4 - Chaque matin, on peut également noter ses rêves.
5 - Enfin, il existe un certain nombre d'appareils permettant d'augmenter nos chances d'effectuer des rêves lucides ; l'idée est généralement d'utiliser un masque qui détecte la phase REM et qui envoie alors des signaux lumineux qui seront perçus par le rêveur dans son rêve et qui lui permettront de se rendre compte qu'il se trouve dans un rêve.
Pourquoi certains arrivent à contrôler leurs rêves et d'autres non ?
Des chercheur allemands viennent de découvrir l'existence d'une zone cérébrale anormalement développée chez les "réveurs lucides". Prendre conscience de son rêve au moment même où il se déroule et le contrôler : c'est la prouesse que réussissait Dom Cobb, personnage principal du film Inception, sorti en 2010, interprété par Léonardo Di Caprio. Mais cette aptitude à faire des rêves dits "lucides" ne révèle pas seulement de la fiction. Elle a été prouvée scientifiquement dans les années 1970 grâce à l'enregistrement de signaux envoyés volontairement par les sujets depuis l'état de rêve : les mouvements des yeux. Pourtant on ignore encore les phénomènes cérébraux à l'origine de cette aptitude.
Ce mystère pourrait être en partie résolu grâce aux travaux de neurologues de l'institut Max Planck, en Allemagne, publiés dans "the journal of Neuroscience". Ils viennent de découvrir chez les "rêveurs lucides", une zone de cerveau anormalement développé ; il s'agit du cortex préfrontal antérieur, une petite zone située devant le crâne et au dessus des yeux. Or cette région du cerveau est particulièrement impliquée dans notre aptitude à avoir conscience de nous-même, de nos pensées, de nos émotions, et à contrôler nos impulsions.
Une question se pose alors : y a-t-il un lien entre l'aptitude à faire des rêves lucides et la conscience de soi ? Pour le savoir, les chercheurs ont soumis 62 volontaires, dont la moitié était des "rêveurs lucides", à un test permettant de stimuler l'aptitude à la conscience de soi. Ils ont observé leur activité cérébrale par imagerie à résonnance magnétique fonctionnelle. Selon leurs résultats, le cortex préfrontal antérieur des "rêveurs lucides", en plus d'être anormalement développé, est aussi plus actif que chez les personnes incapables de faire ces types de rêve. Ce qui signifie qu'avoir une forte conscience de soi permettrait de faire des rêves.

Est-il possible de contrôler nos rêves grâce à l'induction d'ondes électriques sur notre cerveau ?
La plupart des "rêveurs lucides" ne parviennent pas à contrôler leurs rêves chaque nuit mais seulement plusieurs fois par an, expliquent les chercheurs. Selon une étude publiée en mai 2014, l'induction d'un courant électrique lors du sommeil paradoxal pourrait permettre à un individu d'influer le déroulement des songes nocturnes. Il suffirait d'appliquer une faible quantité d'électricité à un moment précis sur des zones spécifiques du cerveau. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir contrôler ses rêves ?
Plusieurs fréquences entre 2 et 100 hertz ont été utilisées pour stimuler le cerveau des sujets. Peu de temps après, les patients étaient réveillés et interrogés sur leurs rêves sans qu'aucun ne connaisse les paramètres utilisés pour l'expérience. D'après les résultats obtenus, lorsque la fréquence utilisée était de 25 ou de 40 hertz, la majeure partie des personnes ont affirmé qu'elles étaient conscientes d'être en train de rêver.
Si les rêveurs lucides ont une activité électrique située autour d'une fréquence de 40 hertz. Pourquoi ne pas la favoriser au moyen d'instruments adaptés ? Cette méthode pourrait être exploitée à des fins thérapeutiques : pour soigner les symptômes de la schizophrénie et ceux des troubles obsessionnels compulsifs, mais également aider les personnes souffrant de stress post-traumatique.
